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LES KILLEUSES DU RAP #3 – COMAGATTE & LADY DONLI

Leurs rimes se font entendre aux quatre coins du monde. Quelles que soient leur nationalité – espagnole, française, anglaise, chilienne, italienne, nigérienne – elles nous coupent le souffle, appellent à la révolte, nous parlent du monde actuel, crachent leurs mots sur des beat entraînants ou lourds. Des femmes aux voix suaves, douces, cassées, criantes, balancent leur rap sans complexe.

Retrouvez chaque semaine sur Radio Grenouille les killeuses du rap !

Et c’est parti avec …

COMAGATTE

Notre killeuse manie le verbe en italie, elle s’appelle Comagatte.

Serena Maria de son vrai nom, est tout sauf sereine, à l’image des effets de la maria, le petit nom de la marijuana en italien. Fille d’une ouvrière et d’un père musicien qui la berce dans une culture musicale, elle grandit dans les pouilles. A 10 ans elle découvre Eminem et c’est une révolution, voire une drogue. Elle dit avoir passé le plus clair de son temps dans la rue avec des copains, à jouer au ballon et faire du vélo. Pour elle c’est là, dans la rue, qu’on apprend, et ça n’a rien à voir avec la délinquance. Elle revendique aussi la chaleur et l’attitude simple de toute comère du sud, comme l’indique son blaze.

Ca fait 10 ans que Comagatte écrit des morceaux de rap et depuis quelques mois son nom commence à résonner en Italie, mais aussi au-delà des frontières. Elle figure sur une compile de rap de meufs, Call Me Femcee, publiée à l’été 2017 et initiée en région parisienne. Aux côtés de rappeuses du monde entier, elle propose Terreno, sur une prod un peu old school. En ce moment, à Rome, elle prépare un album aux sonorités trap plus modernes et et énervées dont on peut déjà trouver un extrait sur internet.

Mais en attendant, on écoute le versant old school de notre killeuse, Terreno :

On continue avec …

LADY DONLI

Notre killeuse vient tout droit du Niger, elle s’appelle Lady Donli.

Dans la génération d’artistes nigérians indépendants qui émergent en proposant de nouvelles sonorités loin des codes de l’industrie musicale, Lady Donli occupe une belle place. C’est avec son troisième EP Wallflower, sorti fin 2016 qu’elle commence à se faire remarquer, plaçant la poésie à la base même de son processus d’écriture. En terme esthétique, on remarque son aisance à puiser dans le jazz, le r&b et le hip-hop pour proposer des sonorités planantes. A 21 ans, et après des études en Grande-Bretagne, Lady Donli est consciente des luttes politiques, antiracistes et féministes qu’il reste à mener. Elle souhaite alors que l’activisme infuse dans sa musique.

Dans son dernier Ep, Letters to Her, publié fin 2017, Lady Donli distille l’histoire intime d’une relation faite de déceptions, avec des morceaux très spontanés puisqu’elle n’a rien écrit avant de commencer à enregistrer. L’artiste aime explorer l’amour sous tous ses angles, même les plus sombres, comme la mort. C’est le cas par exemple d’un single sorti en avril 2017 Kashe Ni qui siginifie « Tue Moi »

De l’amour et du hip-hop nigérian avec notre killeuse Lady Donli, c’est par ici :