Ni gangsta, ni player, ni conscient ni poète, Manova préfère au tics de langage et à l’interprétation plate du rappeur moyen un regard personnel qui met tout en relief. Le verbe est précis et les argumentations fouillées, transformées en chanson efficaces par une interprétation changeante et des refrains singuliers – la bête noire du rap français. Le rap, l’Amérique ou l’Afrique, sa hauteur de plume et da cohérence rendent évident le fait que les trois quarts des rappeurs français ne charbonnent pas assez.
Extrait des Inrocks, par Thomas Blondeau
Témé Tan a le voyage dans le sang – né en République démocratique du Congo, sa famille se partageait entre Bruxelles et Kinshasa – ce qui reflète parfaitement le mode de vie d’un jeune homme moderne, qui peut se sentir chez lui sur chaque continent, imprégné d’un profond respect pour l’ailleurs.
Tanguy a grandi entouré de sonorités congolaises, de zouk et de rumba ; ce n’est pourtant qu’à son arrivée à Bruxelles, à l’école, qu’il commence à faire de la musique. Déterminé, curieux, comme toujours. Habité par une soif d’apprendre in épuisable. Bien qu’il n’ait jamais appris à jouer un instrument avant d’intégrer son premier groupe, il apprivoise la guitare après être tombé amoureux de la bossa et tropicalia brésilienne et s’accompagne rapidement d’un MPC pour créer les beats qu’il ne trouve nulle part ailleurs.
Son entourage apparente vite ses sons à de la musique du monde , ce qui déconcerte le jeune autodidacte qui s ’ est certes toujours senti africain, mais qui a toujours été considéré comme blanc et européen dans son pays d ’ origine, le Congo. Il voyagera énormément pendant ses études, en Amérique du sud notamment. Au Japon, aussi, où il découvre la pop japonaise sophistiquée d’ artistes comme Cornelius ou Tujiko Noriko; qui reste encore aujourd’hui une source d’inspiration incroyable.
C’est finalement la sortie d’un nouvel album de Konono n°1 qui sera le déclencheur: « J’ai directement été submergé par ce son « congotronics’, une évidence ». C’est à ce moment précis que tout se mélange, que tout ce qu’il a écouté jusque-là, que tous les voyages et les sons de sa vie s’entremêlent.
D’un côté de l’océan, il y a l’Amérique Latine. Terre intense et pleine de magie. De l’autre côté, il y a Paris, Belleville. Terre pluriculturelle, urbaine et moderne.
A travers sa musique, La Chica réunit ces deux mondes en proposant un collage de textures sonores, empruntées à son héritage traditionnel et diverses influences du modernes, en cassant les codes établis.
C’est autour du piano et des claviers que s’est crée son univers, mélangeant habilement ses inspirations classiques, son amour pour Debussy avec la profondeur des nappes des synthés analogiques.
Sans masque, la franco-vénézuélienne transmet une émotion à l’état brut, entre pensées abstraites et introspection poétique.
En coproduction avec l’Espace Julien, Comparses et Sons, en partenariat avec Hangtime Radioshow.
En coproduction avec MP2018, Quel Amour !